Tous différents !
L’âge de la puberté est programmée pour chaque jeune et est fonction du patrimoine génétique hérité de ses parents. Ça se passe comme pour l’arrivée de la première dent, certains bébés ont déjà des dents à la naissance et d’autres pas avant 6 mois, ou comme pour la marche, certains marchent dès 10 mois, tandis que d’autres peinent encore a se tenir debout à 18 mois.
Il existe tout de même des repères : des moyennes ont été établies. Elles permettent de se situer, et donc de consulter le médecin en cas de décalage trop important. Ces repères permettent également aux parents de prendre les devants, pour préparer leur enfant à la survenue des changements pubertaires.
Côté filles
La puberté se met en place entre 10 et 13 ans chez la fille. Mais il ne s’agit que d’une moyenne, alors pas de panique si les règles ne sont toujours pas là à 14 ans ! Il est possible d’interroger les femmes de sa famille : sa maman, ses tantes, ses grandes sœurs… Si pour elles, la moyenne se situe plutôt autour de 14/15 ans ans, alors ce sera un indice. D’autant plus si les premiers signes annonciateurs de la puberté, comme la poitrine ou la poussée de croissance, sont récents, car il se passe environ 2 ans entre le début de l’apparition des seins et la survenue des premières règles.
Il convient de rester vigilant si ces signes tardent. En cas d’absence de règles à 15/16 ans, alors que la poitrine pousse depuis l’âge de 12 ans, il vaut mieux aller consulter un médecin généraliste. En effet, il peut arriver qu’un léger déséquilibre hormonal empêche l’ovulation de se produire. Cela n’a rien de grave et se traite très bien.
Coté garçons
La puberté survient en général deux ans plus tard chez le garçon, soit entre 12 et 14/15 ans, avec une forte poussée de croissance en classe de 4ème. Comme il s’agit toujours d’une moyenne, il n’y a pas non plus à s’inquiéter si, à 15 ans, la voix d’un jeune n’a pas encore mué, ou si son visage a gardé son charme enfantin. C’est le corps qui décidera quand déclencher le processus pubertaire et il sera toujours possible de rattraper les autres le moment venu.
Mais comme pour les filles, il faut être attentif en cas de décalage important avec la moyenne. Un jeune de 15/16 qui est resté de petite taille, et qui n’a vu apparaître aucun autre signe, il vaut mieux consulter afin de dépister un éventuel retard pubertaire, toujours sans aucune gravité dans la plupart des cas.
La puberté transforme aussi la relation à l’autre
Il se peut que la puberté survienne en décalage avec les autres filles ou garçons du même âge. Ce n’est pas toujours facile à vivre car l’entrée dans la puberté est cette période charnière qui fait passer d’un corps d’enfant à un corps d’adolescent. C’est donc l’entrée dans l’adolescence elle-même qui peut, soit être retardée alors que l’on n’attend que cela, soit arriver à un moment inopportun.
Sur le plan relationnel, le fait de quitter son corps d’enfant va induire un changement dans le comportement des parents. Ils ne vont peut-être plus avoir ces gestes de tendresse qui semblaient si naturels avant. Les marques d’affection apportent aux enfants de la sécurité et du réconfort. Aussi ces gestes ou paroles peuvent manquer à l’adolescence.
Si la puberté arrive un peu tôt, cela pourra être un passage délicat à vivre. En cas de décalage pubertaire avec ses amis, il arrive souvent qu’on se sente également différent d’eux sur le plan de la maturité, et qu’on n’ait plus grand chose à partager avec eux. Ce n’est que momentané car le dialogue reprendra, avec eux ou avec d’autres, dès que ce décalage sera passé.
Enfin, la puberté « sexualise » en opérant une maturation des organes sexuels primaires et secondaires. Les autres vont commencer à porter un regard différent sur un jeune qui devient pubère : on ne le regardera plus comme un enfant, mais comme une jeune fille ou un jeune homme pouvant susciter un désir sexuel. En cas de puberté précoce, ce regard n’est pas si simple à assumer.
En parler si c’est trop difficile
Si un jeune vit difficilement un sentiment d’avance ou de retard dans la puberté, il est important qu’il puisse trouver une personne avec qui en parler. Il ne faut pas hésiter à solliciter ses parents, ou ,l’infirmière de l’école… Ils aideront à mettre des mots sur ce qui est vécu, et cela aidera à traverser cette période délicate.