On a vite la sensation d’étouffer, de ne plus être libre. On peut même avoir envie de partir. Mais la jalousie fonctionne souvent comme un piège : remise en cause permanente, doutes, culpabilisation, chantage affectif, voire violences… Quand on s’y laisse prendre, les mailles du filet deviennent si serrées qu’on ne peut plus en sortir sans risquer de faire tout voler en éclat.
Faire le point
Le premier pas à faire est de poser un regard lucide sur la situation : la possessivité n’est pas une preuve d’amour flatteuse, mais le signe que l’autre vit dans une insécurité interne importante. Mieux vaut se l’avouer à soi-même et prendre les devants ! Mais cela ne suffit pas, il faut aussi ouvrir un dialogue avec l’autre qui est, en quelque sorte, lui-même victime de sa propre jalousie. On doit pouvoir dire de façon délicate à son conjoint qu’elle ne se sent pas bien dans une telle relation. Il ne s’agit pas de l’accuser, mais de dire simplement son besoin d’oxygène. Il n’y a pas, au nom du couple, à accepter des comportements accusateurs, manipulateurs ou violents, ou encore une relation d’emprise qui est toujours destructrice. Il est nécessaire se protéger quand on est en danger.
Analyser la situation
La seconde étape consiste à faire le point ensemble sur ce qui a mené à une telle situation. Quelles proportions cela prend-il ? Est-ce là depuis le départ ? Ou depuis la naissance d’un premier enfant ? Ou alors y a-t-il eu une aventure extra-conjugale qui a introduit le doute chez l’autre ? Ou une amitié nouvelle perçue comme menaçante ?…
Il existe en effet des étapes délicates dans la vie d’un couple. Un conjoint peut être de nature possessive, mais il se peut aussi qu’il s’agisse d’une réaction à une situation ponctuelle. Il arrive souvent, par exemple, qu’à la suite d’une naissance, le conjoint se sente relégué à la deuxième place. Un conjoint trop proche de sa famille d’origine peut aussi rendre l’autre jaloux.
Toutes ces situations sont différentes, ce ne sont pas les mêmes ressorts qui sont en jeu. Il est donc important de pouvoir décoder ce qui se passe exactement. Si le couple n’y arrive pas seul, il est possible de consulter un conseiller conjugal qui l’aidera dans cette recherche. Cette phase de diagnostic est importante car elle pourra donner des indications précieuses sur la façon de s’en sortir. Mais au-delà, c’est un vrai travail à la fois personnel et sur la relation de couple qui est à faire.
Quelques pistes
Une fois la situation éclaircie, s’ouvre le temps du changement. Parfois, le dialogue et l’entraide suffisent : regarder ensemble ce qui, dans la vie de tous les jours, provoque l’insécurité chez le conjoint jaloux.
Peut-être qu’il sera nécessaire de remettre en cause certains comportements pour le rassurer : éviter les situations floues, prévenir en cas de retard, rester joignable, ne pas nourrir les soupçons, ne pas provoquer ou entretenir des fantasmes sur une relation dont l’autre est exclu, ou parler souvent de vos « ex »…
Et en parallèle, le rassurer sur sa valeur et ses qualités, lui manifester votre amour, le remettre à la première place dans votre vie, nourrir la relation conjugale… Peut-être pourrez-vous aussi vous interroger sur ce qui vous a attiré chez votre conjoint, ce que vous avez éventuellement occulté et pourquoi, comment se sont passés les débuts de votre couple…
Aidez-le à reconnaître ce comportement possessif, sans le juger ou l’y enfermer, puis à identifier ce qui le suscite et envers qui : s’il y a eu des précédents avec d’autres femmes ou dans son enfance… Aidez-le à comprendre que l’amour repose sur la confiance tout en ayant droit à son jardin secret.
Pour qu’un couple puisse durer, il ne faut pas être scotché l’un à l’autre, ni chercher à combler l’autre ou à être comblé par lui. Dites-lui qu’en étant moins possessif, il y gagnera car vous vous épanouirez davantage.
Se faire accompagner si besoin
Mais parfois, l’insécurité est si profonde que ces solutions sont insuffisantes. S’il y a danger, une séparation pourra même être nécessaire. C’est un travail personnel auprès d’un psychologuequi pourra aider à avancer, et le conseil conjugal permettra de reconstruire un lien de couple plus sécurisant.
