Le programme EVARS

Sous le sigle EVARS, il faut lire : Éducation à la Vie Affective, Relationnelle et à la Sexualité. Cette dénomination désigne un programme scolaire dont le contenu est défini par l’arrêté du 3 février 2025, et dont les modalités de mise en œuvre sont détaillées par la circulaire de l’Éducation nationale du 4 février 2025.

L’EARS (Éducation Affective, Relationnelle et Sexuelle) est déployée dans les établissements scolaires en France depuis les années 1970, avec des objectifs qui ont évolué au fil du temps : information sur les moyens de contraception, prévention des grossesses non désirées, prévention des infections sexuellement transmissibles, dont principalement le SIDA à partir de l’émergence de cette maladie, puis une éducation générale à la relation, à la citoyenneté et à la santé sexuelle.

Pourquoi ce programme EVARS ?

  • Une obligation légale non mise en œuvre : la loi du 4 juillet 2001 instaure l’obligation de dispenser 3 séances d’information et d’éducation à la sexualité par groupe d’âge.
  • Le constat : seulement 15 % de jeunes bénéficient de ces séances annuelles.
  • Les conséquences : elles pèsent surtout sur les jeunes filles, très majoritairement victimes de violences sexuelles et sexistes, mutilations sexuelles, prostitution, addictions, diffusion d’images à caractère sexuel sans leur consentement…
  • De nombreux freins à lever : manque d’intervenants bien formés, manque de formation des personnels éducatifs, manque de volontaires parmi les personnels éducatifs pour aborder des sujets intimes et délicats, parents opposés pour certains au déploiement de l’EARS, primat des matières disciplinaires et manque de temps, financement pas à la hauteur…
  • Conclusion du groupe de travail créé par Pap N’Diaye : seule l’intégration dans les programmes scolaires semble en mesure de garantir la mise en œuvre effective de ces séances.

Cheminement jusqu’au programme EVARS

C’est à partir de 2018 que s’est ouverte la séquence ayant abouti à la rédaction du programme, avec plusieurs étapes.

  • 12 septembre 2018 : plan d’action initié par Pap Ndiaye, alors Ministre de l’Éducation nationale, avec la publication d’une nouvelle circulaire venant remplacer celle du 17 février 2003, qui définissait les objectifs et le contenu de l’EARS.
  • Création d’un groupe de travail au sein de l’Éducation nationale pour écrire un programme d’EARS.
  • Mars 2023 : plainte de 3 organismes contre l’État pour non-respect de son obligation de mise en œuvre de ces séances (Planning familial, SOS homophobie et Sidaction)
  • Conclusion du groupe de travail : seule l’intégration de l’EARS dans les programmes scolaires serait de nature à assurer sa mise en œuvre effective.
  • Début du travail de définition du programme.
  • 2024 : Consultations ouvertes par le CSP (Conseil Supérieur des Programmes) et le CESE (Conseil Économique, Social et Environnemental)
  • Contestations de certains parents au motif que le futur programme nie leur place de premiers éducateurs de leurs enfants sur ce sujet, qu’il ne respecte pas la maturité des enfants puisqu’il est question de sexualité dès le premier degré, qu’il instaure un primat du consentement, or un enfant n’a pas à consentir à un acte sexuel, et enfin qu’il comporte une part d’idéologie, avec la façon dont les questions de genre sont abordées, et ce dès le premier degré.
  • La dernière version du programme répond à ces inquiétudes avec notamment l’affirmation en son préambule que les parents sont bien les premiers éducateurs de leurs enfants, et intitulant le programme différemment en premier et second degré, avec retrait du S de Sexualité en premier degré.
  • Arrêté du 3 février 2025 : adoption à l’unanimité du programme par le CSP, sachant que l’unanimité est rare lors des votes sur ce type de texte.
  • 4 février 2025 : circulaire de mise en œuvre publiée au Bulletin Officiel, venant appuyer l’importance de ce programme et de ses modalités de déploiement.

Grands principes du programme EVARS

  • Unité : un seul programme continu tout au long du parcours scolaire s’articulant autour de trois axes.
  • Progressivité : progression en spirale autour de trois axes avec des contenus qui prennent en compte la maturité de chaque âge, des notions et compétences à aborder par niveau scolaire, et une pédagogie libre. En premier degré, le programme est intitulé EVAR, sans le S de sexualité, et en second degré, on parle d’EVARS.
  • Complémentarité : projet porté par l’ensemble de l’équipe éducative, avec des notions abordées dans différentes disciplines scolaires et des séances dédiées.

Objectifs généraux du programme EVARS

  • Promouvoir l’égalité filles garçons.
  • Lutter contre les stéréotypes de genre.
  • Prévenir toutes les formes de discrimination.
  • Éduquer au principe de consentement.
  • Protéger les élèves contre les violences sexuelles et sexistes.
  • Repérer les cas d’inceste.
  • Créer une culture commune de l’égalité et du respect.

Mise en œuvre du programme EVARS

  • Quand : à partir de la rentrée de septembre 2025.
  • Pour qui : dans tous les établissements publics et privés sous contrat.
  • Avec qui : l’intervention d’organismes externes agréés doit rester exceptionnelle et ne peut se faire qu’en second degré, en co-construction et coanimation avec l’enseignant en charge de la séance.
  • Dans quel cadre global : le programme EVARS ne remplace pas l’EARS : il est une colonne vertébrale qui structure le contenu de cette éducation tout au long du parcours scolaire. Mais l’EARS est un projet éducatif beaucoup plus global et ne se limite pas aux temps d’enseignement.

Sites présentant le programme EVARS

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