Entre rêve et réalité
Les réseaux sociaux et les publicités nous vendent un Noël parfait : sapin richement décoré, enfants émerveillés, repas exceptionnel, ambiance chaleureuse et douce au coin du feu, où tout le monde a l’air heureux de se retrouver…
C’est tout cela qui fait la « magie de Noël », cette fête idéalisée et chargée d’attentes, de rêves d’enfant et d’imaginaire collectif.
Et pourtant, entre quête d’idéal et les contraintes de notre famille, notre budget, notre disponibilité, nos soucis… il y a parfois un décalage. Et c’est heureux car cette réalité nous conduit à dépasser la dimension purement festive, qui pourrait être superficielle, pour vivre ensemble un moment qui reste exceptionnel dans une année.
Noël, une célébration de la famille
Ce qui fait de Noël ce moment unique, ce sont les retrouvailles : on passe Noël avec nos plus proches : notre famille. Et souvent, quand on a encore ses parents, on se met en mouvement pour revenir chez eux, on revient vers le lieu de son enfance, vers ce qui nous a construit. C’est un retour aux sources, une manifestation de notre appartenance, une loyauté d’affection et d’amour.
Et si Noël met la famille au premier plan, c’est cohérent avec l’origine de cette fête : la célébration de la naissance de Jésus au sein de sa famille : Marie et Joseph.
De la magie à l’alchimie
Nos lunettes roses nous font attendre Noël comme un moment d’amour, de joie, de partage : un Noël réussi est un Noël heureux.
Et pourtant, ce bonheur n’a rien de « magique » : nous le construisons, par plein de petites choses qui, rassemblées, vont faire qu’une alchimie va prendre pour rendre ce moment magique.
Car Noël, c’est aussi un terrain propice aux tensions, où chacun retrouve une place qui n’est peut-être pas celle qui lui convient, où des relations difficiles ont pu laisser des traces, où quelque chose de l’enfance se rejoue…
Et malgré cela, c’est un réel attachement à la famille que dit la fête de Noël, parce que nous la vivons comme une parenthèse où le positif l’emporte sur ce qui nous tiraille, où la joie et la légèreté l’emportent sur nos passions, où la rencontre et la gratitude l’emportent sur nos appréhensions.
Ce qui permet cette bascule, ce sont autant de petites attentions qui sont très faciles et simples, mais qui font toute la différence.
De petites attentions très simples :
- Réfléchir ensemble à ce qu’on souhaite faire de Noël : que souhaitons-nous vivre, quelle messe de Noël pour les croyants, quel menu, quelle organisation…
- S’assurer que le repas convienne à tous, en élaborant le menu ensemble, en tenant compte des contraintes de chacun. Certains ne mangent jamais de foie gras, d’autres sont allergiques au gluten… Il est important que chaque participant au festin y trouve des denrées à la fois exceptionnelles et qui lui conviennent.
- Choisir avec soin un cadeau, en cherchant ce qui fera vraiment plaisir à l’autre. Ce n’est pas la valeur du cadeau qui importe, mais ce qu’il signifie : viser au plus près des désirs de l’autre, c’est lui montrer qu’il est important pour nous.
- Être attentif à ce que vit chacun : certains peuvent traverser des épreuves comme une maladie, un deuil, une séparation, une difficulté passagère… simplement être là, auprès d’eux, avec une parole et une empathie qui manifestent qu’on sait ce qu’ils traversent, peut être d’un grand réconfort.
- Partager la parole et savoir écouter, permettre à l’autre d’exister, lui donner une place et de la considération.
- Partager les tâches et les faire ensemble créent un climat d’entraide et de solidarité : ranger, faire la vaisselle, préparer les repas, prendre soin des petits pour que tout le monde profite de la fête…
- Prévoir des moments de détente tous ensemble : albums de photos de famille, jeux de société, balades, visites culturelles… qui ancreront cette fête de façon durable dans nos souvenirs.
- Penser à prendre des photos qui viendront nourrir l’album et le récit familial.
Ces attentions jouent beaucoup sur la qualité de présence : quand on comprend qu’on compte vraiment pour « les nôtres », les liens se font plus authentiques, plus simples, plus profonds. Et finalement, c’est ça la vraie magie de Noël !
